Mon édito n° 22 concernait l’infection dont CCleaner avait été victime après son rachat par Avast!, le très populaire éditeur d’Antivirus.
Rappelons que CCleaner s’appelait au départ Crap Cleaner (nettoyeur de cochonneries), développé à partir de 2004 par Piriform, une société qui fonctionne sur un modèle économique semblable à celui d’Avast! : proposer une version gratuite, avec des incitations réitérées à passer à la version payante. Pour Avast! en tous cas, la stratégie a manifestement été gagnante en terme de “part de marché” des antivirus.
Pourtant, la version payante est médiocrement attractive par rapport à la version gratuite ; c’est vrai pour Avast!, ça l’est aussi pour CCleaner. Et c’est là que les choses m’inquiètent.
A peine passé l’épisode de l’infection de Ccleaner, voilà qu’Avast! nous fait une offre mirifique de nettoyeur de PC ! Là pour le coup, Avast Cleaner Premium n’est pas une offre gratuite, tant s’en faut !
Mais que va devenir Ccleaner, maintenant ? Quelle a donc été la stratégie d’Avast! dans cette opération ?
– est-ce qu’il s’agissait simplement de vampiriser un produit excellent pour mettre au point son propre nettoyeur ? (question annexe : si les développeurs d’Avast! se sont précipités sur le code de CCleaner pour en enrichir leur nettoyeur, comment se fait-il qu’ils n’aient pas repéré le malware ?)
– est-ce que c’est seulement un moyen d’éliminer un redoutable concurrent, en le faisant disparaître ou simplement en le laissant désormais végéter sous bonne garde ?
– Ce n’est pas seulement CCleaner qui tombe dans le giron d’Avast!, mais Piriform et l’ensemble de ses produits, puisque la société a été acquise par l’éditeur tchèque en juillet 2017. Les utilitaires de Piriform vont-ils subsister de façon autonome par rapport à l’offre d’Avast! ? et la philosophie de Piriform ?
Bref, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de CCleaner.