L’univers de la cryptomonnaie a connu récemment un événement majeur qui a fait vibrer tous les afficionados de la blockchain et de la finance décentralisée. Le 30 juillet dernier, le protocole de finance décentralisée Curve, permettant de faire des prêts et des emprunts en cryptomonnaies, a été la cible d’une attaque informatique, perdant une somme considérable de plus de 45 millions de dollars.
Un hack qui crée de l’inquiétude
Ce n’est pourtant pas le premier hack dans le monde de la cryptomonnaie, mais celui-ci a provoqué un véritable vent de panique. Pourquoi ? Parce que Curve n’est pas juste une plateforme mineure dans le paysage des cryptomonnaies. C’est un ténor du marché, gérant des milliards de dollars d’actifs. À la suite de cet incident, de nombreux utilisateurs, dans l’incompréhension et la peur, ont retiré leurs cryptomonnaies de la plateforme, provoquant une chute drastique de sa liquidité.
Des effets en cascade
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Et comment cela affecte-t-il l’écosystème de la cryptomonnaie dans son ensemble ? Pour comprendre cela, il faut d’abord comprendre comment fonctionne le système de prêt et d’emprunt dans la blockchain.
Lorsque vous déposez une cryptomonnaie en caution sur la blockchain, le système vous autorise à emprunter une somme équivalente à une fraction de la valeur de la caution. En d’autres termes, il ne peut pas vous prêter plus que ce que vous avez déposé en garantie. C’est une limite intrinsèque du système qui protège à la fois la plateforme et les utilisateurs.
Le cas de Michael Egorov
L’histoire se complique avec l’introduction d’un personnage clé : Michael Egorov. Ce dernier, fondateur de Curve et détenteur d’une quantité considérable de cryptomonnaies, est un habitué des prêts et emprunts sur sa plateforme et sur d’autres.
Suite à l’attaque et à la chute de la valeur de la cryptomonnaie de Curve (CRV), la caution qu’il avait déposée sur plusieurs plateformes a perdu de sa valeur. Cela a mis en péril ses emprunts et a poussé la plateforme Frax à augmenter drastiquement ses taux d’intérêts. Egorov s’est donc retrouvé dans une situation délicate, avec des dettes croissantes et une confiance en baisse.
Quand la technique devient stratégie
Face à cette situation, Egorov a dû faire preuve d’ingéniosité. Il a réussi à améliorer son ratio de collatéralisation en remboursant une partie de ses emprunts. De plus, il a créé un nouveau protocole offrant des rendements plus élevés pour attirer de nouveaux utilisateurs et ainsi soulager la pression sur l’ancien.
Mais malgré ces efforts, le problème persistait sur l’autre plateforme d’emprunt importante, Aave.
La solution du protocole Aave
Sur le protocole Aave, Egorov avait déposé une caution de plus de 70 millions de dollars en CRV. Or, avec la chute de la valeur du CRV, la vente de cette caution aurait pu entraîner une perte conséquente pour le protocole.
Pour éviter cela, le protocole Aave a envisagé deux solutions. Soit il utilisait sa trésorerie pour couvrir la perte, soit il puisait dans le Safety Module, un fonds alimenté par les utilisateurs qui acceptent de bloquer leurs tokens AAV en échange d’un rendement annuel.
Le monde de la cryptomonnaie face à un choix décisif
C’est alors que la communauté des utilisateurs d’Aave a dû faire face à un choix difficile. Devaient-ils accepter de puiser dans leur propre réserve pour couvrir une perte causée par un autre utilisateur ?
L’incident de Curve a révélé les failles inhérentes au système de prêt et d’emprunt sur la blockchain, et a souligné l’importance d’une régulation et d’une supervision adéquate.
En conclusion, alors que le monde de la cryptomonnaie continue de se développer et de se complexifier, les incidents comme celui de Curve soulignent l’importance de la confiance et de la transparence dans cet écosystème. La finance décentralisée a encore beaucoup à apprendre et à améliorer, mais une chose est certaine : les défis à venir ne manqueront pas d’excitation et d’innovation.