La grève actuelle à Hollywood ne se limite pas à une simple revendication salariale, elle met également en avant la nécessité de réguler l’utilisation des intelligences artificielles. Un aspect problématique qui concerne notamment l’image numérique des figurants.
Les acteurs de second plan face à l’utilisation de leur image numérique
Un récent article de NPR met en lumière les difficultés rencontrées par une douzaine d’acteurs de second plan sur la série à succès WandaVision. Ces figurants ont été entièrement scannés pendant une quinzaine de minutes, sans avoir connaissance de l’utilisation qui serait faite de leur image numérique par les studios Disney. De plus, ils n’ont reçu aucun bonus sur leur salaire pour cette utilisation de leur image.
Les acteurs ont été conduits dans une caravane spécialement aménagée pour ces scans, où ils ont dû prendre différentes poses et expressions. Ils pensaient que ces images seraient utilisées pour créer des foules en arrière-plan de la série, étant donné les restrictions liées au nombre de figurants pendant le confinement. Cependant, ils n’ont jamais donné leur autorisation pour cette utilisation de leur image numérique, ni pour sa réutilisation dans d’autres programmes.
Cette situation soulève de nombreuses interrogations : ces doublures en CGI pourraient-elles être utilisées indéfiniment ? Les acteurs de second plan risquent-ils de perdre leur travail au profit des intelligences artificielles ?
Les conséquences pour les acteurs et les syndicats
L’utilisation massive des intelligences artificielles pourrait aggraver la précarité des acteurs, dont la majorité ne gagne pas des millions de dollars. Fran Drescher, célèbre actrice de la série Une nounou d’enfer et présidente du syndicat SAG-AFTRA, a souligné que 86% des adhérents du syndicat gagnaient moins de 26 000 dollars par an.
Les grandes stars également concernées
Ce phénomène n’épargne pas les grandes stars du cinéma. Samuel L. Jackson a récemment mis en garde ses jeunes collègues face à l’utilisation de leur image numérique dans des films. Donald Glover, l’interprète de Lando Calrissian, a également exprimé ses craintes quant à la possibilité de « jouer » son personnage à l’infini grâce à sa doublure numérique.
Les questions de propriété intellectuelle et d’éthique
L’utilisation croissante de l’image numérique pose des questions de propriété intellectuelle et soulève des interrogations morales. Certains acteurs, comme Robin Williams, ont même spécifié dans leur testament qu’ils ne souhaitaient pas que leur image soit utilisée après leur décès. Face à ces problématiques, les studios et les syndicats doivent trouver des solutions pour réglementer l’utilisation des intelligences artificielles.