Plongez au cœur de l’affrontement ultime entre Bernard Tapie et le procureur Éric de Montgolfier dans l’épisode final de la série « Tapie ». Un dialogue haletant, où le procureur, interprété avec brio par l’acteur David Talbot, déstabilise méthodiquement le dirigeant de l’OM. Découvrez l’avis du véritable magistrat chargé de l’affaire VA-OM sur cette séquence captivante.
Une conclusion percutante pour « Tapie »
La série « Tapie », qui retrace librement l’ascension et la chute de Bernard Tapie, homme d’affaires et homme politique français, prend fin avec son incarcération en 1997 à la prison de la Santé. Condamné à huit mois de prison ferme pour corruption et subornation de témoin dans l’affaire VA-OM, Bernard Tapie se retrouve face au procureur de Valenciennes, Éric de Montgolfier, dans une confrontation spectaculaire. Pendant 25 minutes, ces deux hommes s’affrontent dans une scène de dialogue intense et captivante.
Cette séquence est saisissante, grâce à la performance remarquable de David Talbot, l’acteur qui incarne le procureur. Laurent Lafitte, quant à lui, est également captivant à cet instant. Le procureur chargé de l’affaire VA-OM est présenté comme un homme d’une grande intelligence et d’une clairvoyance profonde, doté d’une droiture morale inébranlable. Cet incorruptible magistrat fait preuve d’une grande prudence et d’une stratégie redoutable en laissant Bernard Tapie se piéger lui-même plutôt que de l’attaquer directement.
Le véritable procureur, Éric de Montgolfier, aujourd’hui à la retraite, a visionné la série « Tapie » et a donné son opinion à France Info sur le portrait fait de lui. La scène de leur rencontre dans la série est fictive, mais les deux hommes se sont bien rencontrés dans le cadre de la procédure dans la réalité.
« Je ne me reconnais pas dans le côté sournois de ce procureur »
Notre rencontre n’était pas improvisée. Bernard Tapie me l’a demandé, j’ai accepté. Dans la série, le procureur fait semblant de ne pas le reconnaître et joue le naïf, comme dans un jeu du chat et de la souris auquel je ne me suis jamais prêté. Au cours de notre conversation, j’avais une stratégie plus subtile qui ne consistait pas à révéler tous les arguments que je pouvais avoir contre lui, alors qu’il n’était pas officiellement impliqué dans le dossier. Je n’avais pas de preuves, mais j’avais des éléments.
L’ancien procureur de Valenciennes souligne ainsi les libertés prises avec les événements réels et donne sa version authentique. Il remarque cependant que le portrait qui lui est fait ne l’a pas entièrement convaincu.
J’ai trouvé que c’était un travail plaisant, mais souvent, je me suis dit : non, ça, ce n’est pas moi. Certains jugent mon portrait assez flatteur, mais cela ne correspond pas tout à fait à mes souvenirs. Ce qui me dérange, c’est le côté sournois attribué à ce procureur. (…) Bernard Tapie a voulu me rencontrer. Il s’est présenté comme un personnage important, influent, sortant de l’Élysée, ce qui expliquait son retard. Il est venu me parler de football, de la fragilité des joueurs. Mais je n’avais rien à lui dire et certainement pas à lui faire la morale. C’est quelque chose qui m’a légèrement dérangé dans la série. Je ne pense pas qu’il soit très digne pour un procureur de se moquer de quelqu’un qu’il pourrait poursuivre un jour.
Éric de Montgolfier souligne ainsi que la série lui attribue un trait de caractère qui ne lui correspond pas et suggère qu’il aurait pu se prêter à un jeu du chat et de la souris, ce qui n’a pas été le cas. Cependant, il peut être fier d’être l’un des personnages les plus mémorables de la série « Tapie » et d’avoir contribué à sa séquence la plus puissante.