La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a annoncé vendredi son enquête sur le projet Worldcoin de Sam Altman et a exprimé des inquiétudes quant à la légalité de la collecte de données biométriques.
Un projet ambitieux qui soulève des préoccupations
Worldcoin, qui a été lancé il y a quelques jours seulement, fait l’objet de controverses dans la Silicon Valley en raison de son approche non conventionnelle pour lutter contre l’authentification des identités en ligne et les inégalités de revenus.
Le concept de Worldcoin nécessite que les utilisateurs fournissent leurs empreintes oculaires en échange d’une identification numérique, et dans certains pays, ils reçoivent également des cryptomonnaies gratuites. La plate-forme prétend avoir déjà enregistré 2,1 million de participants, principalement grâce à une période d’essai de deux ans.
L’importance de « Tools for Humanity »
Au cœur de la proposition de Worldcoin se trouve « Tools for Humanity« , la société derrière le projet. Selon des initiés, Altman a utilisé les avancées de l’intelligence artificielle comme un incitatif convaincant pour attirer les investisseurs. À mesure que la valeur du jeton Worldcoin, appelé « WLD », augmente, il promet des rendements substantiels pour Altman et les autres parties prenantes.
La collecte de données biométriques pour lutter contre la fraude en ligne et les inégalités de revenus
Le processus d’acquisition d’un identifiant unique Worldcoin implique la numérisation de l’iris des utilisateurs à l’aide d’un dispositif spécialisé appelé « The Orb ». Cette collecte de données biométriques vise à distinguer les individus réels des robots, une préoccupation majeure compte tenu de la montée en puissance des modèles de langage volumineux tels que ChatGPT. De plus, cela pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre la fraude lorsque les gouvernements envisagent de mettre en place des programmes de « revenu de base universel ».
Les enquêtes réglementaires en cours
Le projet a attiré l’attention du monde entier, mais il a également soulevé des drapeaux rouges auprès des autorités réglementaires. L’autorité britannique de protection des données a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle enquêterait sur Worldcoin suite à son lancement récent.
En réponse aux demandes de Reuters, la CNIL a exprimé des réserves quant à la légitimité de la collecte et du stockage des données biométriques de Worldcoin. Le régulateur français a lancé sa propre enquête, mais a découvert que l’autorité étatique bavaroise en Allemagne avait compétence sur cette question. Par conséquent, l’autorité bavaroise a pris la tête de l’enquête, avec le soutien de la CNIL.
L’avenir de Worldcoin en suspens ?
Alors que la situation évolue, l’avenir de Worldcoin dépend de la résolution de ces enquêtes et de la conformité aux réglementations sur la protection de la vie privée et des données dans différents pays. L’approche novatrice pour résoudre des problèmes complexes est une arme à double tranchant, et son succès sera étroitement surveillé tant par les investisseurs que par les autorités.
En fin de compte, l’enquête de la CNIL sur le projet Worldcoin de Sam Altman met en évidence les préoccupations entourant la collecte de données biométriques et la protection de la vie privée. Alors que le projet vise à lutter contre la fraude en ligne et les inégalités de revenus, il doit également faire face aux enquêtes réglementaires dans différents pays. L’avenir de Worldcoin dépendra de la résolution de ces problèmes et de sa capacité à se conformer aux réglementations en vigueur.
REMARQUE : Les informations contenues dans cet article sont fournies à titre d’informations générales et ne constituent pas des conseils en investissement. Nous vous encourageons à faire vos propres recherches avant de prendre des décisions d’investissement.